De mon cœur égrugé
Mon cœur en lambeaux est tombé,
Quand sur ces pages mes yeux se sont posés.
Des mots durs, des phrases acérées,
Ont frappé mon cœur jusqu'à le broyer.
Dans ce bureau gris aux fenêtres battues par la pluie,
À jamais ce jour de mars 2015 marquera ma vie.
Ils m'ont jugée, ils m'ont condamnée,
Sous l'égide de ce père au regard satisfait.
Le temps s'est arrêté depuis.
Totalement perdue je suis.
Telle une âme en peine,
Dans les limbes du passé je me traîne.
Que mes enfants me reviennent est mon vœu le plus cher,
Hélas ils s'évaporent au fil des saisons.
Les années passent, me volent tout ce qu'ils sont,
Nous privant tous de ces liens vitaux, nécessaires.
L'espoir pourtant je chéris, de nouveau de les embrasser.
D'ici-là je survis, comme je peux, comme je suis.
De la morale et de la vertu je me ris,
Puisque c'est à la perversité que la justice a cédé.
Rien de pire ne peut arriver,
Que de se voir ses enfants arrachés,
Sauf d'être par eux, symboliquement assassinée.
Malgré tout, mon amour pour eux, pour toujours, attendra leur retour.
- Hélène Destrem -